Incitation

Incitation dans le secteur 1

L’incitation a une longue histoire à Cap Berriat, qui coordonnait il y a quelques années les correspondants jeunesse sur la ville de Grenoble, avant qu’ils ne se « municipalisent ». Les quartiers Berriat et Saint Bruno n’étant pas aujourd’hui considérés comme prioritaires, on n’y trouve plus de professionnel jeunesse de la ville.

C’est pourquoi Cap Berriat a décidé de se donner les moyens de permettre à Mohamed de travailler sur l’incitation au coeur du quartier dans lequel Cap Berriat est implanté. Il s’agit donc d’intervenir dans la rue, le quartier et d’aller au devant des jeunes pour lancer des échanges et peut-être initier des mises en mouvement…

Accompagnement à la création d’associations de jeunes voulant animer le quartier, création d’espaces de débats et de discussions (avenir, orientation, attentats, théorie du complot…), soutien à l’organisation d’événements, mise à disposition d’une salle à Cap Berriat pour les jeunes de 15 à 20 ans du quartier…

Notre animateur est de plus en plus repéré par les jeunes et par les acteurs du quartier (acteurs associatifs, équipements, commerçants, habitants…). Il travaille avec une centaine de jeunes dont certain.e.s sont en situation de grande difficulté. L’accompagnement est sur mesure, prend les jeunes dans leur globalité et tente de trouver / d’inventer des réponses même en l’absence de solutions proposées par des dispositifs. Notre animateur travaille ainsi avec les jeunes sur de multiples thématiques : questionnements liés à des choix de vie (orientation / emploi), sorties de prison et aide à la réinsertion, mobilité, questionnement identitaire, développement de pratiques et engagements citoyens ….

Les jeunes avec qui nous travaillons depuis 2015 en faisant du travail de rue s’impliquent aujourd’hui dans la vie du quartier (organisation d’événements et d’animations de quartier, mise en place de rencontres entre jeunes…). Auparavant bénéficiaires de notre action, ils sont devenus aujourd’hui des partenaires. Soulignons que ces collectifs de jeunes font venir de nouveaux publics sur la structure. Ils sont en définitive des relais de notre démarche « d’aller vers ».

Nous avons ouvert un espace jeune – « le labo »  ouvert 24/24 et 7/7 sur la structure. Accompagné fortement par notre animateur au démarrage, cet espace s’autonomise de plus en plus et est actuellement géré par les collectifs de jeunes. Certains collectifs aspirent d’ailleurs à en sortir pour investir des espaces de « travail » afin de développer leur projet (studio d’enregistrement par exemple).

La question de l’emploi étant importante pour de nombreux jeunes, nous avons travaillé à créer des opportunités pour les jeunes – en plus du travail de relais sur la mission locale. Nous avons ainsi renforcé notre partenariat avec les commerçants. Une vingtaine de jeunes ont ainsi accédé à des jobs temporaires, et une dizaine à des emplois. Il faut aussi souligner une vingtaine d’entrées en formation (sécurité, caterpilar….). Nous avons aussi relancé l’idée de la Coopérative Jeunesse de Services : le collectif de jeunes a ainsi proposé ses services à l’union des commerçants de Stalingrad (décoration de rue, animation de Noël …). Nous leur avons aussi confié l’organisation de notre fête de fin d’année.

En 2015, nous avons lancé un projet intitulé « De Mon Quartier à l’Europe », qui part du constat (réalisé à partir du travail de terrain établi sur les établissements et sur le secteur) que les jeunes se sentaient éloignés des instances publiques et politiques. Nous avons donc organisé des rencontres interactives entre les jeunes du quartier et les élus de la ville de Grenoble, au cours desquelles les jeunes étaient invités à présenter leur quartier et leur mode de vie avec leur regard. Pour la plupart, c’était leur première possibilité de vivre un vrai moment d’échange avec le maire et les élus. Ce projet de re-créer du lien direct entre les élus et les citoyens est un objectif à long terme de Cap Berriat et qui nous semble primordial, tant la distance se crée entre jeunesse et lieux de décisions. Cela  permet aux jeunes de dresser un regard critique, de s’exprimer directement et d’être informés et entendus sur les décisions qui les concernent.

Au total, c’est plus de 100 jeunes du secteur 1 de la ville de Grenoble qui sont concerné.e.s par ces actions.

Pour tout renseignement : Julia Bourgon – julia@cap-berriat.com